Close

Ecoute musicale en CSI – BREF 2017 «Soziale Innovation»

Redaktion

Für den Inhalt der Angaben zeichnet die Projektleitung verantwortlich.

Kooperation

Ce projet, soutenu par Gebert Rüf Stiftung, bénéficie de l’appui des partenaires suivants: Haute Ecole de Musique Vaud Valais Fribourg (HEMU); Haute Ecole de Santé Vaud (HESAV) ; Haute école d’ingénierie et de gestion du Canton de Vaud (HEIG-VD) ; Centre de psychiatrie du Nord Vaudois (DP-CHUV-Spn) ; Fondation de Nant, institution psychiatrique de l’Est Vaudois ; Centre hospitalier St-Cyr au Mont d’Or (Lyon, F) ; Hôpital psychiatrique de Prangins (DP-CHUV-SPO)

Projektdaten

  • Projekt-Nr: GRS-064/17 
  • Förderbeitrag: CHF 238'000 
  • Bewilligung: 30.10.2017 
  • Dauer: 02.2018 - 05.2020 
  • Handlungsfeld:  BREF – Soziale Innovationen, 2011 - 2017

Projektleitung

Projektbeschreibung

Les mesures de contention dans la prise en charge des patients psychiatriques sont très controversées, en Suisse comme dans d'autres pays européens. Le placement en chambre de soins intensifs (CSI) ou en chambre sécurisée (l’appellation varie d’une institution à l’autre) - espace verrouillé visant à réduire les stimulations sensorielles afin que les patient.e.s puissent reprendre le contrôle de leur état psychique et de leur comportement - est problématique à plusieurs égards : il s'agit d'une atteinte à la liberté, à l'autonomie et à la dignité des patient.e.s ; la fonction thérapeutique et l'efficacité de la mesure ne sont pas avérées ; l’hypostimulation sensorielle peut présenter des risques ; finalement, ce type d’intervention rend difficile l’établissement d’une relation soignante basée sur le dialogue et les interactions.
Face à ces problèmes, un besoin fort de repenser et de réaménager les pratiques de soins se fait sentir. Le recours à la musique pour meubler le silence de la chambre tout en réduisant le sentiment de solitude et d'abandon exprimé par les patient.e.s semble une piste porteuse, surtout si ces derniers ont la possibilité de gérer eux-mêmes le dispositif qui diffuse la musique, retrouvant ainsi une certaine autonomie et une emprise sur leur environnement. Ces considérations ont constitué le point de départ d'un projet de recherche-action (Amenhotep, 2012-2106) qui a permis de développer un dispositif d'écoute musicale conforme aux règles de sécurité très strictes des services de psychiatrie aiguë et d'élaborer un choix de morceaux de musique catégorisés selon leur contenu émotionnel. Actuellement, deux chambres sont équipées de ce dispositif à Yverdon-les-Bains (DP-CHUV/Secteur psychiatrique Nord), une à Lyon (Centre hospitalier St-Cyr au Mont d’Or), une quatrième a été équipée à Corsier-sur-Vevey (Fondation de Nant, Secteur psychiatrique de l'est vaudois). Quatre autres chambres suivront en 2019 à l’hôpital psychiatrique de Prangins (DP-CHUV/Secteur Psychiatrique Ouest). Par ailleurs, des discussions sont en cours avec d’autres institutions psychiatriques suisses et françaises concernant la possibilité d’équiper certaines de leurs chambres avec le dispositif musical.
L’objectif principal du projet « écoute musicale en CSI » est de mettre le dispositif à l'épreuve d'une démarche de recherche empirique en testant certaines des hypothèses formulées par les équipes soignantes impliquées dans son élaboration. Ainsi, le projet vise (1) à documenter les modalités d’utilisation du dispositif par les patient.e.s ; (2) à étudier son impact tant sur le vécu subjectif des patient.e.s et des soignant.e.s que sur la relation soignante ; (3) et à contribuer à une meilleure compréhension de la pratique et du vécu des CSI dans les différentes institutions psychiatriques étudiées.

Was ist das Besondere an diesem Projekt?

Le projet "écoute musicale en CSI" est intimement lié aux questionnements et débats actuels sur la pratique du soin intensif en psychiatrie aiguë. Au-delà d'être compréhensive, sa visée est transformative : par l'observation de la réalité, par les échanges avec les équipes soignantes et les patient.e.s, par la présentation du projet dans les milieux professionnels et politiques, l'objectif est de susciter les discussions et une réflexion critique sur les possibilités de restaurer l’autonomie et la dignité des patient.e.s et de favoriser le bien-être au travail des équipes soignantes.

Stand/Resultate

Comme la collecte des données ne s’est terminée que fin janvier, seules des analyses partielles ont été réalisée jusqu’ici. Deux axes principaux ont été poursuivis. (1) L’impact du dispositif d’écoute musicale sur la qualité des soins proposés aux patient.e.s placés en CSI. L’analyse des données tant quantitatives que qualitatives collectées par rapport à ce premier axe met en évidence que le dispositif de musique est largement utilisé par les patient.e.s et que cette utilisation est individuelle et spécifique, ce qui va dans le sens d’une écoute ciblée et de choix musicaux réalisés en fonction des besoins du moment. De manière générale, le retour des patient.e.s sur les apports du dispositif dans le contexte des CSI est très positif - même pour ceux qui n’ont pas particulièrement apprécié le choix de musique proposé. Plusieurs idées fortes émergent : l’écoute musicale permet de s’occuper et de mieux « encaisser » le séjour ; le dispositif redonne une forme d’autonomie et la possibilité de faire des choix ; l’écoute musicale permet la régulation des stimulations sensorielles et la gestion des émotions ; le dispositif contribue à l’apaisement ou à la stimulation (physique ou cognitive) durant le séjour. Ainsi, le constat est très positif en ce qui concerne le premier objectif, à savoir une amélioration de la qualité des soins proposés dans le contexte difficile des CSI. (2) Un deuxième axe d’analyse concerne l’utilisation du dispositif d’écoute musicale pour l’établissement ou le renforcement de la relation soignante. Par rapport à ce deuxième objectif, les conclusions sont plus mitigées. En effet, l’analyse des entretiens approfondis menés tant avec les patient.e.s qu’avec les soignant.e.s montre que la plupart des soignant.e.s ne se sont pas appropriés le dispositif comme d’un outil dans leur pratique, même si certains entrevoient et mentionnent cette possibilité. Ces constats poussent à s’interroger sur les enjeux d’une recherche appliquée quand il s’agit de susciter l’adhésion des équipes soignantes sur le long terme, de modifier les pratiques et d’implanter un dispositif technique dans le quotidien des soins.

Six compositrices et compositeurs ont été mandatés pour réaliser 24 nouveaux morceaux (six par catégorie émotionnelle) qui seront prochainement mis à disposition dans les CSI. En été 2019, le projet « écoute musicale en CSI » a obtenu l’un des deux labels qualité de vie 2019 de la Fondation Dalle Molle. Promouvant la qualité de la vie par le progrès scientifique dans le domaine des nouvelles technologies, cette Fondation décerne chaque année deux prix d’une valeur de 10’000 CHF aux projets qu’elle juge visionnaires, applicables dans la pratique médicale et particulièrement intéressants dans le champ de la recherche. Au cours de l’automne 2019, le dispositif d’écoute musicale et les premiers résultats ont été présentés lors de colloques internationaux : 8th European Conference in Mental Health, Belfast (03.10.19) ; iCAST 2019, Morioka, Japon (24.10.19) ; 11th European Congress on Violence in Clinical Psychiatry, Oslo (25.10.19) ; Pratiques de communication en santé, HESAV, Lausanne (01.11.19) ; DGPPN Kongress 2019, Berlin (28.11.19). Le colloque international « Musique et psychiatrie : orchestrer la rencontre » organisé les 13 et 14 février à Lausanne a clôturé le projet.

Au cours des derniers 24 mois, 6 dispositifs d’écoute musicale supplémentaires ont été installés dans les hôpitaux de Prangins et d’Yverdon. Des contacts sont d’ores et déjà pris avec l’hôpital de Cery dans le canton de Vaud, le Centre hospitalier Charles Perrens à Bordeaux, le Centre psychothérapeutique de l’Ain, l’hôpital de Ville-Evrard et les Cliniques Universitaires Psychiatriques de Bâle est prévue. D’autres présentations et visites - en Suisse alémanique notamment - suivront. Finalement, l’équipe « Perception et Design Sonores » de l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique (IRCAM) s’est montrée très intéressée par une collaboration.

Publikationen

Bornand, C., Stantzos, A., Güsewell, A., Bovet, E., Bangerter, G., & Thomas, M. (2019). Engineering for psychiatry: a case study. Conference paper, IEEE 9th International Conference on Awareness Science and Technology (iCAST 2019).
Güsewell, A., Bovet, E., Bornand, C., Stantzos, A., & Bangerter, G. (2019). Music in seclusion rooms – development, implementation and initial testing of a music listening device. Issues in Mental Health Nursing, 40(3), 268-277.
Güsewell, A., Bornand, C., Bovet, E., Bangerter, G., Stantzos, A., & Thomas, M. (2018). Musik in Isolationszimmern. In S. Hahn et al. (Eds)., “Gute Arbeit”, eine Herausforderung für die Psychiatrische Pflege in Praxis – Management – Ausbildung – Forschung (pp. 97-102). 15. Dreiländerkongress Pflege in der Psychiatrie, Wien, Österreich. 
Bovet, E., Bangerter, G., Bornand, C., Güsewell, A., Stantzos, A., & Thomas, M. (2018). Un dispositif musical pour les patients en psychiatrie. Journal La Source, 128(2), pp. 6-7.
Bornand, C., Stantzos, A., Güsewell, A, Bovet, E., Bangerter, G., & Chakraborty, G. (2017). User Aware Interface for Seclusion Rooms. Conference paper, IEEE 8th International Conference on Awareness Science and Technology (iCAST 2017).
Bovet, E., Bangerter, G., Constantin, V., & Stantzos, A. (2015). Un dispositif musical en chambre d'isolement. Santé Mentale, 198, 18-22.
Pool, S. (2014). Musique à l’hôpital psychiatrique. Revue Musicale Suisse, 11, 20.

Medienecho

De la musique dans les chambres de soins intensifs psychiatriques, RTS, 4.2.2020
De la musique dans les soins psychiatriques, RTS, 14.1.2020
HES-SO (2018). Quand la musique permet aux patients de recouvrer leur autonomie. In Rapport annuel 2017 (p. 48).
HESAV (2018, 26 novembre). Dispositif d'écoute musicale en chambre d'isolement : quelles retombées positives? In Santé Mantale.fr Le mensuel des équipes soignantes en psychiatrie.

Links

Am Projekt beteiligte Personen

Equipe de recherche:
Dr. Angelika Güsewell, professeure et responsable Ra&D, Haute Ecole de Musique Vaud Valais Fribourg (HEMU)
Gilles Bangerter, maître d'enseignement et chercheur, Haute Ecole de Santé Vaud (HESAV)
Dr. Emilie Bovet, maître d'enseignement et chercheuse, Haute Ecole de Santé Vaud (HESAV)
Cédric Bornand, professeur, Haute Ecole d'Ingénierie et de Gestion du Canton de Vaud (HEIG-VD)
Alexia Stantzos, Infirmière Cheffe, Centre de psychiatrie du Nord Vaudois (DP-CHUV-Spn)
Matthieu Thomas, assistant de recherche(HEMU)
Gregory Medwed, collaborateur ingénierie (HEIG-VD)
José Moreno, collaborateur ingénierie (HEIG-VD)
Sarah Waeber, communication (Exeshot)

Personnes de contact dans les institutions partenaires:
Alexia Stantzos, Infirmière Cheffe, Centre de psychiatrie du Nord Vaudois (DP-CHUV-Spn)
Maude Bertusi, Infirmière clinicienne, Centre de psychiatrie du Nord Vaudois (DP-CHUV-Spn)
Vanille Hannon, Infirmière clinicienne, Fondation de Nant,
Dr. Fabienne Galland, Psychiatre, Centre hospitalier St-Cyr au Mont d’Or
Louis Prod’hom, Infirmier clinicien spécialisé, Hôpital psychiatrique de Prangins (DP-CHUV-SPO)

Suivi financier:
Christophe Descamps, responsable des finances, Haute Ecole de Musique Vaud Valais Fribourg (HEMU)

Letzte Aktualisierung dieser Projektdarstellung  17.06.2020